Spellcraft, fondé en 1996, propose avec Stirpe Obscura, son premier album, sorti en cette année 2008.

Le groupe Catalan pratique un Black Metal traditionnel et conquérant, aux ambiances appropriées, qui outre le travail instrumental doit beaucoup à l'apport vocal de Midgard, transfuge de feu Ouija depuis 2001.

Le disque se compose de sept plages, dédiées corps et âme à l'Art Sombre du Metal Noir, traversant et exploitant la partie obscure de chaque bipède, afin de l'utiliser et de la retourner contre son géniteur.

L'univers proposé est captivant, le déluge de feu envoutant, les mid-tempos planant, pour un tout entêtant. Drapé du voile de la mort Spellcraft se fond dans le néant, prenant corps et se décomposant, ne faisant plus qu'un avec le firmament.

Quelques bougies solitaires éclairent une étendue sauvage, informe et perceptible, abstraite et palpable; maudite dans sa gloire. Les vocaux résonnent comme un seul guide, un seul souffle, celui qui maintient raide le fil de vie, issu de noirs branchages, aux vents noséeux.

Douze ans sont passés depuis la fondation du groupe, avant de voir paraître ce premier album et je suis totalement en accord avec cette vision : mener à bien son projet comme on l'entend, en prenant son temps; ne rien presser. Sortir quelques démos et avancer, faire son chemin comme on l'a décidé, ne rien se laisser imposer. Tel est la démarche de Spellcraft, qui est à souligner à mon sens; d'autant que le résultat est bel et bien là et que ce disque n'a pas finit sa course infernale, sa quête hivernale, dans mon lecteur ancestral.